Qu'est-ce qu'un chevalier ? Est-ce un noble, une personne riche, un homme libre ? Jusqu'au XIIIe siècle la réponse à cette question pourrait se résumer par : pas nécessairement. Le chevalier (le miles) est avant tout un professionnel de la guerre capable de combattre à cheval.

L'assimilation de la chevalerie à la noblesse se fait progressivement tout au long du XIIe siècle. Au XIIIe siècle, la chevalerie est dorénavant associée à la noblesse et seuls les fils de chevaliers peuvent le devenir à leur tour.

Le chevalier doit être en mesure de financer son équipement coûteux : hauberts, écus, casques, lances, épées, chevaux et harnachements… Il doit également être apte au combat et doit donc avoir le temps de s'entraîner. 

Je travaille sur le projet d'un châtelain savoyard : Pierre de Compey, châtelain de Féternes pour le comte de Savoie en 1203. Il s'agit non seulement d'un miles mais également d'un membre d'une vieille famille aristocratique originaire de Thônes et traditionnellement rattachée au comté voisin : le Genevois. Pierre administre la châtellenie de Féternes pour Thomas le Gibelin et veille aux affaires de justices et à garnir le château (en hommes et en vivres). 

Les piétons sont les guerriers les plus nombreux au XIIIe siècle. Les historiens parlent d'un ratio moyen de 7/10 piétons pour 1 chevalier. Dans les textes ils sont nommés servientes ou sergentes. En Savoie un autre terme assez obscur est employé pour désigner un soldat : le client. Il pourrait s'agir selon les circonstances soit d'un soldat potentiellement mieux équipé (professionnel ou non), soit d'un homme qui a une relation privilégiée avec le comte au travers d'un système de clientélisme. 

Des textes législatifs (appelés Assises) sont promulgués à l'initiative royale ou à l'initiative des cités pour préciser l'équipement obligatoire de tous soldats en fonction de leur revenu. On retrouve principalement pour les catégories modestes : le gambeson (armure textile), le chapeau de fer (casque), la lance et l'écu.